Mercredi 24 novembre 2021
Un peu d'histoire
Au début de l'existence des municipalités, l'entretien des chemins public prenait plutôt la forme de corvée, particulièrement en milieu rural. Chacun des propriétaires fonciers devait, pour la portion en front de sa propriété, réaliser les travaux de voirie décrétés nécessaires par la municipalité. Cette formule avait des avantages à l'époque où la plupart des propriétaires exerçaient l'agriculture et l'élevage sur leurs terres. Les gens avaient peu de moyens financiers, mais pouvaient en contrepartie fournir la main-d'oeuvre et la machinerie nécessaires à ces travaux.
L'hiver, les municipalités décrétaient les chemins fermés et ceux-ci n'étaient pas déneigés. Des chemins d'hiver étaient alors ouverts. Leur entretien était minimal et prenait encore là fréquemment la forme de corvée.
Au fil des ans, avec l'industrialisation et la métamorphose de notre économie et de notre société, la majorité des gens sont devenus des salariés. Cette nouvelle réalité a conduit les municipalités à changer leur méthode de réalisation de travaux. À ce moment, les collectivités ont favorisé la contribution financière des propriétaires fonciers et la prise en charge des travaux par les administrations municipales.
Ce n'est qu'à partir de 1920, avec la démocratisation de l'automobile, que les collectivités ont jugé bon de maintenir les chemins carrossables hiver comme été. Bien qu'à notre époque, il puisse nous sembler illusoire de faire autrement, il n'en demeure pas moins qu'à ce jour, l'entretien des chemins l'hiver demeure une discrétion exercée exclusivement par les municipalités. L'entretien des chemins l'hiver est donc un choix exercé par la collectivité locale.
Nos choix collectifs
Le fondement même des municipalités repose sur le principe de mise en commun de ressources (financières, humaines ou matérielles), dans l'atteinte du bien commun. C'est en application de ce principe que chaque propriétaire foncier est appelé à contribuer à la réalisation des travaux d'entretien des chemins d'hiver.
Premièrement par sa contribution financière qui prend la forme d'une taxe foncière, par laquelle la municipalité finance la très grande partie des travaux d'entretien d'hiver, mais également par sa contribution personnelle aux travaux en prenant en charge individuellement le déneigement de son entrée charretière et en acceptant le dépôt de neige sur sa propriété privée.
Ce sont les choix collectifs qui ont été faits jusqu'à présent. Ils peuvent apparaitre acceptables pour certains, absurdes pour d'autres et bien qu'ils puissent être remis en question sans problème, il n'en demeure pas moins que nous serons toujours confrontés à une réalité inéluctable : les ressources municipales ne seront toujours que la somme de nos contributions individuelles.